Nissan est ouvert aux collaborations réciproques
Si les nécessiteux ne peuvent pas être difficiles, alors Nissan semble sortir de ses difficultés financières. Le constructeur automobile chercherait à emprunter les plateformes d’autres constructeurs, mais uniquement si cet échange est mutuel.
Une stratégie de partenariat à double sens
« Nissan est ouvert aux affaires avec d’autres constructeurs automobiles », a déclaré Ponz Pandikuthira, responsable de la planification produit pour Nissan Americas, lors d’un entretien avec Automotive News. Il a précisé que Nissan était en « conversations » avec plusieurs partenaires potentiels et que la première entente pourrait être confirmée d’ici un an. Mais ces accords sont soumis à une condition essentielle.
« Cela doit être réciproque », a insisté Pandikuthira. « Nous ne nous engagerions pas avec un partenaire simplement pour acheter un véhicule, une plateforme ou une technologie. C’est ce qui en fait un engagement à long terme plutôt qu’une simple transaction. »

La plateforme Frontier au cœur des échanges
Concernant les plateformes que Nissan pourrait proposer à d’autres constructeurs, Pandikuthira a évoqué des « plans vraiment intéressants pour la prochaine génération de Frontier ». Il a ajouté que le groupe « serait intéressé par une discussion » avec un constructeur souhaitant créer un modèle suffisamment différencié en utilisant cette base. Cette approche souligne la volonté de Nissan de valoriser ses actifs techniques tout en accédant à l’expertise d’autres acteurs du secteur.
Une réponse aux défis de l’industrie automobile
Cette stratégie de collaboration réciproque s’inscrit dans un contexte industriel marqué par des coûts de développement exponentiels, notamment pour les technologies électriques, autonomes et connectées. Partager les charges et les compétences devient une nécessité pour rester compétitif. Nissan, après une période de turbulences, cherche ainsi à consolider sa position et à accélérer son innovation sans supporter seul le fardeau financier.
Les avantages du partage de plateforme
Le partage de plateformes entre constructeurs, ou « badge engineering », est une pratique courante qui permet de réaliser des économies d’échelle considérables. Elle réduit les coûts de conception, d’ingénierie et de production. Pour Nissan, ouvrir sa plateforme Frontier à un partenaire pourrait générer des revenus supplémentaires et optimiser l’utilisation de ses usines. À l’inverse, adopter la plateforme d’un autre constructeur lui permettrait de combler rapidement un vide dans sa gamme ou d’entrer sur un nouveau segment de marché avec un investissement maîtrisé.
L’importance d’une différenciation réussie
Le principal défi de ces collaborations réside dans la différenciation des modèles. Les consommateurs doivent percevoir les véhicules comme des produits distincts, avec une identité propre, et non comme de simples clones. Pandikuthira l’a bien souligné en parlant de créer un modèle « suffisamment différencié ». Le succès repose sur la capacité des partenaires à apporter des modifications significatives au design, à la finition, aux réglages de la suspension et à l’expérience de conduite.
Un avenir fait de coopétition
L’annonce de Nissan reflète une tendance plus large dans l’industrie automobile : la « coopétition », où la concurrence et la coopération coexistent. Les constructeurs rivalisent sur le marché final mais unissent leurs forces en amont pour développer les technologies de base. Cette approche pragmatique pourrait redéfinir les alliances traditionnelles et accélérer la transition du secteur vers de nouvelles mobilités. L’ouverture de Nissan marque peut-être le début d’une nouvelle ère de partenariats techniques plus flexibles et mutuellement bénéfiques.