Emmanuel Bret (BYD) : « une TVA à 5,5 % sur les voitures électriques »

Emmanuel Bret, directeur général adjoint de BYD en France, a récemment exposé la vision et les ambitions de la marque sur le marché hexagonal. Au cœur des discussions, une proposition phare : l’application d’un taux de TVA réduit à 5,5% pour les véhicules électriques neufs. Cette mesure, selon lui, pourrait être un levier décisif pour accélérer la transition énergétique et rendre la mobilité propre accessible au plus grand nombre.
Une mesure fiscale pour booster l’adoption du véhicule électrique
L’argument principal porté par le dirigeant de BYD repose sur l’alignement des politiques fiscales avec les objectifs écologiques nationaux et européens. Alors que le secteur du bâtiment bénéficie déjà d’un taux de TVA réduit pour les travaux de rénovation énergétique, le secteur automobile, en pleine mutation, pourrait selon lui être éligible à un traitement similaire. Une TVA à 5,5% sur l’achat d’un véhicule électrique neuf représenterait une économie immédiate et significative pour l’acheteur final, venant compléter les dispositifs existants comme le bonus écologique.
Cette baisse du coût d’acquisition pourrait convaincre une frange plus large d’automobilistes encore hésitants, notamment ceux pour qui le prix d’entrée reste le principal frein. En stimulant la demande, cette mesure aurait également un effet vertueux sur l’ensemble de la filière, de la production à la vente de véhicules d’occasion, tout en dynamisant le marché des bornes de recharge et des services associés.
BYD : une implantation française qui se structure
La prise de parole d’Emmanuel Bret intervient dans un contexte d’expansion marquée de BYD en France. Le constructeur chinois, leader mondial des véhicules électriques, poursuit le déploiement de son réseau de concessions et affine son offre pour répondre aux attentes spécifiques des consommateurs français et européens. La gamme, qui s’étend des citadines aux berlines et SUV, se veut compétitive tant sur le plan technologique que tarifaire.
L’enjeu pour BYD est de consolider sa notoriété et sa part de marché dans un environnement concurrentiel de plus en plus dense. La marque mise sur l’innovation, avec des plateformes dédiées à l’électrique, des batteries Blade réputées pour leur sécurité et leur longévité, et une intégration verticale lui permettant de maîtriser ses coûts. La proposition fiscale s’inscrit ainsi dans une stratégie globale visant à créer les conditions d’un marché mature pour le véhicule électrique.
Les défis de la transition et la question de l’accessibilité
Au-delà de la simple proposition technique, le plaidoyer pour une TVA réduite soulève une question fondamentale : comment démocratiser rapidement la mobilité électrique ? Les aides à l’achat, bien que cruciales, sont souvent perçues comme complexes et soumises à des plafonds de ressources. Un taux de TVA aligné sur celui des biens de première nécessité enverrait un signal politique fort, pérenne et simple à comprendre pour le consommateur.
Cette mesure pourrait également bénéficier indirectement au marché de l’occasion électrique, en augmentant le volume de véhicules neufs mis en circulation et donc, à terme, l’offre de modèles d’occasion plus accessibles. Elle s’accompagnerait cependant d’un manque à gagner pour l’État, qu’il faudrait compenser par d’autres leviers ou l’acceptation d’un investissement dans la transition écologique.
Perspectives et réactions du secteur
La proposition d’Emmanuel Bret n’est pas isolée et rejoint des discussions plus larges au sein de la filière automobile et des instances politiques. Certains acteurs et think tanks plaident depuis des mois pour une réforme fiscale environnementale, incluant une modulation de la TVA ou une révision de la taxation sur l’énergie et les carburants. L’idée est de faire basculer la fiscalité du « pollué » vers le « pollueur » et de récompenser directement les choix vertueux des citoyens.
La réaction des autres constructeurs, des pouvoirs publics et des associations de consommateurs sera déterminante pour l’avenir de cette proposition. Elle nécessitera une évaluation précise de son impact budgétaire, environnemental et social. Ce débat s’inscrit dans la feuille de route européenne qui vise la fin des ventes de véhicules thermiques neufs à l’horizon 2035, imposant une accélération des mesures d’accompagnement.
En conclusion, l’appel d’Emmanuel Bret pour une TVA à 5,5% sur les voitures électriques cristallise un enjeu majeur de la transition écologique : celui de l’accessibilité économique. Alors que BYD continue de renforcer son implantation en France, cette proposition fiscale, si elle était retenue, pourrait redessiner les équilibres du marché et offrir un coup d’accélérateur significatif à l’adoption massive du véhicule électrique par les Français.