Fiat pourrait ressusciter les Abarth thermiques
Arrêtez-moi si cette histoire vous semble familière : une marque de Stellantis envisage de faire marche arrière sur sa transition électrique annoncée, invoquant une clientèle fidèle aux moteurs essence. Cette fois, la révolte ne vient pas des territoires des V8, mais plus près du siège du groupe, en Italie, où Fiat cherche à redonner de l’attrait à sa gamme Abarth électrifiée auprès des passionnés.
La demande des clients pour la personnalisation
Gaetano Thorel, directeur de Fiat Europe, a confié à Autocar que les clients Abarth réclament des options à moteur thermique, incitant la marque à réintégrer des modèles non électrifiés dans sa gamme. Selon Thorel, les habitués d’Abarth sont accoutumés à personnaliser leurs véhicules, une pratique difficilement réalisable sur les versions électriques actuelles.
Le paradoxe de la modification des véhicules électriques
Si cette affirmation semble techniquement exacte, l’argument paraît quelque peu trompeur. En tant qu’adepte de l’overclocking informatique depuis près de trente ans, l’idée qu’un groupe motopropulseur électrique n’offre aucune marge d’optimisation semble discutable. Il est probablement non seulement possible, mais aussi plus simple d’augmenter les performances d’une motorisation électrique – ce qui expliquerait la réticence des constructeurs à accorder aux clients un accès technique suffisant.
L’héritage de la personnalisation dans l’automobile
Le parallèle avec l’univers informatique mérite d’être approfondi. Non seulement il est possible d’extraire davantage de performances de la plupart des composants, mais les fabricants ont appris à intégrer cette culture en proposant des composants spécifiquement conçus pour l’overclocking. Cette approche pourrait inspirer l’industrie automobile qui, traditionnellement, a toujours entretenu des relations ambiguës avec le tuning.
L’évolution des stratégies des constructeurs
Les constructeurs automobiles ont longtemps oscillé entre répression et encouragement de la personnalisation. Certaines marques ont développé des départements dédiés aux accessoires de performance, tandis que d’autres invoquent des problèmes de garantie pour décourager les modifications. L’avènement des véhicules électriques complexifie davantage cette relation, les systèmes électroniques verrouillés limitant les possibilités d’intervention des propriétaires.
L’avenir de la personnalisation automobile
La position de Fiat concernant les Abarth thermiques reflète un dilemme industriel plus large. Alors que l’industrie accélère sa transition vers l’électrique, elle doit composer avec une clientèle passionnée attachée à la personnalisation mécanique. Le défi consiste à développer des véhicules électriques offrant des possibilités de modification tout en garantissant la sécurité et la fiabilité des systèmes.
La réponse du marché à l’électrification
Cette situation illustre les difficultés de la transition énergétique dans le secteur automobile. Les habitudes des consommateurs, particulièrement dans les segments sportifs, peinent à évoluer au rythme des transformations technologiques. Le cas Abarth démontre que l’adoption des véhicules électriques dépendra autant des aspects émotionnels que des considérations techniques ou environnementales.