Crash test Euro NCAP : des résultats mitigés pour le groupe Renault
La dernière salve de résultats publiés par l’organisme Euro NCAP apporte son lot de surprises et de déceptions. Parmi les modèles récemment évalués, deux nouveautés du groupe Renault, la Clio 6 et l’Alpine A390, n’ont pas réussi à décrocher la note maximale de 5 étoiles, se contentant d’une notation à 4 étoiles. Ce résultat intermédiaire interroge sur les compromis réalisés entre performance, innovation technologique et sécurité passive et active.
Analyse détaillée des performances de la Renault Clio 6
La Renault Clio de sixième génération, un pilier des ventes du constructeur français, montre des limites dans le protocole exigeant d’Euro NCAP. Le véhicule obtient généralement de bons scores pour la protection des occupants adultes, bénéficiant d’une structure renforcée et du déploiement optimal des airbags. Cependant, les points critiques semblent se situer dans la protection des usagers vulnérables, comme les piétons et les cyclistes, et dans l’efficacité de certains systèmes d’aide à la conduite de série.
Les systèmes de freinage d’urgence automatique (AEB) avec détection des piétons et cyclistes, ainsi que les technologies de maintien dans la voie, sont scrutés à la loupe. Les experts notent que si ces aides sont présentes, leur calibration ou leur champ d’action dans certains scénarios complexes (virages, intersections, faible luminosité) ne répond pas toujours aux critères les plus stricts requis pour le top score. La notation « Safety Assist », qui évalue l’arsenal technologique, est souvent l’élément qui fait la différence entre 4 et 5 étoiles.
L’Alpine A390, entre performance sportive et sécurité
Le cas de l’Alpine A390 est particulièrement intéressant. Ce coupé sportif, symbole de performance et d’engagement de conduite, doit concilier dynamisme et protection. Les crash tests révèlent une excellente rigidité de la cellule de survie, essentielle pour absorber l’énergie en cas de choc latéral ou de tonneaux. La protection du thorax et de la tête pour le conducteur et le passager avant est souvent remarquable.
En revanche, la philosophie sportive peut impacter d’autres aspects. La conception basse et agressive de la carrosserie peut influencer les résultats des tests concernant la protection des piétons (forme du capot, espace de déformation). Par ailleurs, dans une optique de réduction du poids pour la performance, certains équipements de sécurité passive ou certains renforts structurels pourraient être allégés, affectant marginalement les scores de protection. Comme pour la Clio, l’intégration et l’efficacité omniprésente des aides à la conduite restent un point d’attention.
Le contexte évolutif des tests Euro NCAP
Il est crucial de replacer ces résultats dans leur contexte. Le protocole Euro NCAP ne cesse de s’endurcir, devenant chaque année plus exigeant. Obtenir 5 étoiles en 2025 est significativement plus difficile qu’il y a cinq ans. Les critères évoluent pour inclure des scénarios de collision plus variés (départ de voie, collisions latérales aux intersections), une évaluation plus stricte des systèmes de prévention, et une attention accrue à la sécurité des occupants arrière, notamment des enfants.
Une notation de 4 étoiles reste synonyme d’un bon niveau de sécurité globale, bien au-dessus des standards légaux minimums. Elle indique que le véhicule offre une protection solide, mais qu’il ne fait pas partie de l’élite des modèles qui excellent dans tous les domaines sans exception. Pour les constructeurs, cela représente un défi d’ingénierie et de coût : intégrer des capteurs plus performants, des logiciels plus avancés et des structures encore plus optimisées pour franchir le dernier palier.
Impact pour les consommateurs et le marché
Pour l’acheteur, ces résultats sont une donnée importante à considérer, mais ils doivent être nuancés. Une voiture 4 étoiles Euro NCAP 2025 est très probablement plus sûre qu’une voiture 5 étoiles homologuée sous un protocole beaucoup plus ancien. La différence entre 4 et 5 étoiles se joue souvent sur des scénarios marginaux ou des performances technologiques de pointe.
Cependant, dans un marché très concurrentiel où la sécurité devient un argument marketing majeur, ce demi-échec pour Renault et Alpine peut avoir une résonance. Les marques rivales qui affichent le score maximal ne manqueront pas de l’utiliser dans leur communication. Cela place le groupe Renault sous pression pour les prochaines sorties de modèles et pourra conduire à des mises à jour logicielles ou à des révisions d’équipement de série sur les versions futures de ces modèles.
En conclusion, les résultats du crash test Euro NCAP pour la Renault Clio 6 et l’Alpine A390 soulignent la course à l’armement technologique dans l’industrie automobile en matière de sécurité. Ils rappellent que l’obtention du meilleur score requiert une excellence non seulement en protection structurelle, mais aussi dans l’intégration et l’efficacité des systèmes électroniques de prévention. Le groupe Renault devra répondre à ce challenge pour ses prochaines générations de véhicules.
